Vers juin 2007, Mike Oldfield a mis en ligne sur son site officiel www.mikeoldfield.com de nouvelles versions de ses jeux "pacifiques" Maestro et Tr3s Lunas en téléchargement gratuit. Le site a depuis été remanié et fermé et ces liens ont été perdus. Ils ont été rétablis début 2010 grâce à l'initiative de tubular.net et l'on peut de nouveau télécharger gratuitement Maestro (70 MB) et Tr3s Lunas (54 MB).
Mike Oldfield avait commencé à travailler sur son projet de Music VR autour de 2000-2001 et avait sorti des mp3s destinés à servir de bande son à son jeu en projet. Un premier jeu, Tr3s Lunas, a été sorti conjointement à l'album du même nom, au printemps 2002 (l'album contenait un CD-R avec démo du jeu). Puis en mars 2004, le jeu Maestro a été mis en ligne, avec -si je me souviens bien- une démo du nom de Tube World.
Faute de succès, Mike Oldfield a ensuite abandonné cette voie dans laquelle il a dépensé beaucoup de temps et d'argent. Cet épisode de sa vie d'artiste est évoqué à la page 248 de son autobiographie Changeling (passage juste avant celui qui avait déjà été traduit ici) :
Au début du nouveau millénaire, je me sentais vraiment épuisé. J'ai songé, 'que vais-je faire maintenant ?' Rob Dickins m'avait donné un exemplaire d'un jeu pour ordinateur appelé Myst, que j'avais beaucoup aimé. J'avais besoin de changement et j'avais aimé travailler moi-même sur le matériel interactif, donc je me suis dit qu'il fallait que je tente la réalisation d'un jeu complet en 3D, en utilisant de la musique. Je l'ai appelé Music VR, réalité musical virtuelle. J'ai acheté un calculateur de graphiques très cher : depuis ma première tentative, en 1994, les ordinateurs étaient devenus vingt fois plus puissants et plus rapides. Au début, j'ai travaillé avec un ou deux graphistes mais en fin de compte j'ai décidé de tout reprendre depuis le début, de travailler avec un développeur et de concevoir notre propre moteur graphique. Ca a pris un ou deux ans, mais je me suis amusé formidablement.
Le résultat a été un jeu pour ordinateur que j'ai appelé Tres Lunas. Je l'ai envoyé à tous les éditeurs de jeu mais personne n'était interessé ; ils ne voulaient que des jeux informatiques normaux, des jeux de voiture bourrés d'adrénaline ou des shoot-'em-ups, donc j'ai fini par le sortir moi-même. Nous avons eu une première adorable à Valence, dans ce qu'ils appellent la Cité des Arts et des Sciences. Il y avait un planétarium là-bas, et je me souviens d'avoir montré le jeu aux journalistes sur l'écran du planétarium.
Au total, nous avons vendu environ trois mille exemplaires. Ca n'a été rentabilisé en aucune façon, cela a coûté plusieurs centaines de milliers de livre à faire. Quoqu'il en soit, il est sorti maintenant, il y a une minuscule communauté, et quelques personnes l'aiment. J'espère que quelqu'un à l'avenir fera quelque chose dans ce goût-là, et c'est agréable d'avoir apporté une petite contribution à quelque chose qui n'est ni corrosif ni destructeur pour l'esprit des gens, en particulier des enfants. C'était une impasse créative ; que ç'ait été en avance sur son temps ou une perte de temps je ne sais pas, mais ce n'était pas perdre mon temps - j'ai aimé ça.
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