Sous forme de blog, la patiente construction d'un site de ressources sur Mike Oldfield, entrecoupée de points de vues personnels.
Dans l'ancienne formule de BEST, Mike Oldfield disposait d'un soutien de poids en la personne du journaliste Hervé Picart. Voici la critique (toute indulgente) parue dans BEST de juin 1991 (page 79) pour l'album "Heaven's Open".
Quand, comme dans le cas de Mike Oldfield, on n'a plus vraiment grand chose à prouver, il ne reste plus, pour déjouer le piège enlisant de la routine, qu'à tenter de se surpasser à chaque album. Ainsi, à chacun de ses trois derniers disques, Oldfield a-t-il cherché à taquiner ses propres limites : avec "Earth Moving", le challenge consistait pour ce grand sorcier des instrumentaux à réaliser un disque de chansons ; pour "Amarok", il s'était donné comme défi de proposer son plus long instrumental et ce fut effectivement un monument. Cette fois, il s'agit pour lui, qui possède la voix d'un crapaud asthmatique, de se faire reconnaître pour un chanteur valable.
Courageuse tentative pour vaincre un fatal handicap, cet essai nous révèle un chanteur dans la moyenne, guère plus mauvais que la plupart des autres, et donc un chanteur très moyen. Par contre, son timbre marié à des mélodies adaptées donne un résultat proche de la musique de Mike & The Mechanics, ce qui le situe là très au dessus de la moyenne. Il y a là notamment un petit reggae celtique qui vaut le déplacement ("Gimme Back") et un intéressant "Mr Shame".
En plus de ces cinq chansons-défis du ténor aphone, il y a bien sûr un instrumental tout en microséquences, sa nouvelle façon de faire, qui est loin de valoir l'époustouflant "Amarok", mais présente quand même de bien jolies plages. Au total, cela donne un album vivant, d'un artiste qui continue à faire la preuve de son dynamisme, mais qui ne s'inscrira pas parmi les oeuvres décisives de Mike... pardon... Michael (n'étant plus diminué, il n'a plus à recourir à un diminitif sans doute...) Oldfield. Juste un bel essai.
Hervé PICART