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Sous forme de blog, la patiente construction d'un site de ressources sur Mike Oldfield, entrecoupée de points de vues personnels.

Article sur le studio de Mike Oldfield, juillet 1983

De 1979 à 1986, Mike Oldfield vit à Denham. Le studio dans lequel il y travaille nous est connu par une photo incluse dans la pochette de l'édition 33 tours de Five Miles Out (1982). Mais on en apprend également un peu plus par l'article publié par Ena Kendall dans le supplément d'Observer Colour le 3 juillet 1983.

(traduction amateur : le terme "room" a été traduit en "studio" ou "salle d'enregistrement")

A Room of My Own

par Ena Kendall

(Supplément Observer Coulour du 3 juillet 1983)

 

Mike Oldfield a développé un goût pour les pièces carrelées lors de ces tournées internationales qui prennent une bonne moitié de l'année pour un artiste rock à succès tel que lui. La plupart de ses concerts sur le continent se sont produits dans des salles de sports de type germanique, dont les vestiaires immaculés l'ont fortement impressionnés. De fait, quand il s'est agi de concevoir son propre studio, il a décidé de carreler non seulement les murs et le sol, mais aussi le plafond.

 

Le compositeur de Tubular Bells, le disque qui a sonné à toute volée dans la scène musicale il y a dix ans, vit dans une maison à pignons près de Denham, dans cette partie du Buckinghamshire où les villages typiques de cartes postales sont pratiques pour les tournages et figurent dans des douzaines de vieux films britanniques. Les allées locales, bordées de hêtres, continuent d'attirer des célébrités en quête d'intimité, mais c'est l'aérodrome de Denham qui a décidé Mike Oldfield à déménager ici avec son avion, il y a trois ans, depuis le Gloucestershire(1). Sa maison de douze pièces, vieille de 140 ans, est entourée par les champs, avec une clotûre de pieux et traverses en bois et un jardin exceptionnel. Sa salle d'enregistrement a d'abord été dans une grange, puis a pris la partie d'un appartement et est maintenant conçue comme un lieu de refuge pour le compositeur, mitoyen à un studio rempli de circuits éléctroniques qui doivent réjouir le coeur d'Electricity Board(2).

 

Il avait des besoins acoustiques variés quand il a conçu la salle d'enregistrement. "Le coin opposé a du liège sur les murs, comme cela si je veux travailler sur, par exemple, les guitares acoustiques, le son est chaud et proche. Si je me place dans cette section carrelée, le son devient plus clair et il y a plus d'écho." Le plafond, avec des spots lumineux encastrés, est en escalier et tapissé de petites dalles de céramiques, luisantes comme du nacre et bordées de baguettes écarlates dont la couleur capte le rouge vif du carrelage au sol.

 

Seuls des musiciens sont autorisés à entrer dans le studio. Il est à demi-insonorisé et a de solides verrous sur ses deux portes. Ici, Mike Oldfield compose, travaillant parfois sur un instrument musical informatique sophistiqué, fabriqué en Australie, et comprenant un écran un clavier musical et un crayon optique(3). Mais rien ne peut vraiment le détourner de composer, et il lui arrive de griffoner des idées sur un bloc-notes ou sur du papier à cigarettes.

 

La partie "douce" du studio est assortie d'une moquette vert olive à longs poils. L'extrémité carrelée permet plus de flexibilité, et le tapis pakistanais peut être enlevé pour créer plus d'écho. Les tapis orientaux sont une passion de Mike ; il a acheté celui-là il y à huit ans avec les royalties de Tubular Bells. Les fauteuils de bureau en cuir noir sont des achats récents du West End ; la table ronde vitrée avec des garnitures en cuivre vient d'une boutique du Beaconsfield voisin. Il raffole des tables vitrées car elles donnent l'illusion de prendre moins de place.

 

Sur cette table se trouve l'un des huit boomerangs de la collection qu'il a acheté en Australie l'an dernier(4). Il aime le lancer de boomerang. "Ca demande pas mal d'entraînement pour les faire revenir, et ensuite pour les rattraper. mais celui-ci est un boomerang de chasse, pas un boomerang qui revient. Les chasseurs le lancent dans un vol de canard ou autre, il va tourner sur lui-même et va finir par en assomer un." Sur l'autre table, plus petite, se trouve une photographie de sa fille Molly, qui a trois ans (il a également un fils, Dougal, 18 mois), et le trophée doré du "Grammy" de l'Académie Nationale des Arts et Sciences de l'Enregistrement pour Tubular Bells.

 

Il conserve trois de ses 25 guitares dans cette pièce, rassemblées autour de la lampe en bronze avec son ombre colorée, un achat effectué à King's Road. Dans la Maison Oldfield, les guitares sont traitées avec une certaine révérence. "Elles ont toutes un caractère différent", dit leur propriétaire, "et elles sont utilisées dans différents buts." L'instrument à l'air gitan, au centre, avec son coprs en fibre de verre écarlate et ses décorations laminées est une guitare électrique conçue pour se brancher sur la sonorisation PA  d'un théâtre. Les deux autres sont des guitares d'apoque -environ le même âge que Mike, né en 1953. "Elles sont des antiquités, maintenant ; dans une centaine d'années, elles seront l'équivalent de stardivarius."

 

Le grand tableau contemporain accroché au mur représentant un avion volant sur des nuages orageux est de Gerard Couslon, qui est spécialisé dans les peintures d'avions de guerre. Le père de Mike Oldfield est médecin et pilote de planeur, et a présenté son fils à Coulson, qui a piloté des avions remorqueurs utilisés pour tracter les planeurs. Le tableau a été commandé pour commémorer un vol effrayant qu'avaient fait Mike et ses musiciens, survolant les Pyrénées dans une tempête. Il a romancé le vol dans un morceau intitulé "Five Miles Out".

 

Mike pilote lui-même, mais est passé des avions aux hélicoptères. Il n'avait cessé d'avoir des expériences désagréables avec son propre petit avion, comme voler en rond sans fin autour de sa maison sans savoir si le train d'atterrissage était sorti ou pas, à cause d'un voyant lumineux défectueux. "J'ai du voler jusqu'à la tour de contrôle de Denham pour qu'ils puissent regarder avec des jumelles. Par chance, le train était sorti." Aujourd'hui, il pilote des hélicoptères de location de son jardin et se sent beaucoup plus heureux.

 

Il change aussi de véhicules sur le plan musical ; il projette de composer pour le cinéma. Après un gros concert pour fêter le 10e anniversaire de Tubular Bells au stade de Wembley le 22 juillet, il va commencer à travailler sur la musique du dernier film de David Puttnam, "La déchirure" ; les feuilles de cigarette risquent d'être très demandées dans ce coin-ci de Denham.

 

Notes du blogueur-traducteur :

(1) : Mike Oldfield habitait précédemment à Througham, dans la maison décrite dans cet article

(2) : équivalent d'EDF au Royaume-Uni.

(3) : il s'agit de la description du Fairlight Computer Musical Instrument ou Fairlight CMI, le premier synthétiseur-échantilloneur, développé par la société australienne Fairlight.

(4) : La tournée "Five Miles Out" de Mike Oldfield était une tournée mondiale qui l'avait emmené en Nouvelle-Zélande et Australie en mai 1982.

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E
Pour une fois, je savais tout ça. Lol
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V
Bonjour Nicolas<br /> Merci tout d'abord pour la traduction de cet article rare. J'ajouterai juste une remarque : David Puttman était producteur sur La Déchirure et Roland Joffé en était le réalisateur.<br /> @+<br /> Vinz
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